Notes diverses

Il faudrait encore parler

1- du rythme des durées (cf. comptes rendus de la 1ère partie). Nous n'étions pas qualifié pour le faire dans la seconde partie de cette étude, bien qu'il soit facile de concevoir que les différents "mètres" puissent être en relation avec les nombres principiels et les diverses modalités de l'Existence qui en découlent. En outre, il faut bien se rendre compte que les "règles contrapuntiques" concernaient les durées aussi bien que les intervalles (par exemple, la préparation d'un retard ne pouvait être plus courte que sa résolution); idem pour le système tonal, et donc pour ses deux phases de solidification et de dissolution. Qu'on pense simplement à la musique d'un Schumann, ou encore à la technique de la "syncope" (grâce à laquelle on pourra d'ailleurs peut-être comprendre qu'il puisse y avoir des musiques n'ayant pourrait-on dire en quelque sorte de tonal que l'apparence, et qui, sans égard aux anciennes "règles contrapuntiques", ne font guère au fond qu'assembler plus ou moins artificiellement les débris qui jonchent encore le sol du système tonal).

2- de l'aspect artificiel et mécanique de la musique moderne (la barre de mesure, la fugue, la carrure classique, le mécanisme du piano, les ordinateurs...). Cf. Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps chap.XIV.

3- du développement de la musique instrumentale (cf III, 6). .Peut-être pourrait-on même rapprocher ceci, d'une certaine manière et dans une certaine mesure, du chapitre XXII du livre Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, surtout si l'on prend en compte l'envahissement de l'électronique dans la musique récente. Et ajoutons encore une note tirée du chapitre sur les métiers, pour laquelle on pourrait trouver beaucoup d'illustrations: "On peut remarquer que la machine est, en un certain sens, le contraire de l’outil et non point un « outil perfectionné » comme beaucoup se l’imaginent, car l’outil est en quelque sorte un « prolongement » de l’homme lui-même, tandis que la machine réduit celui-ci à n’être plus que son serviteur ; et si l’on a pu dire que « l’outil engendra le métier », il n’est pas moins vrai que la machine le tue ; les réactions instinctives des artisans contre les premières machines s’expliquent par là d’elles-mêmes."


4- de la différence essentielle entre la musique rituelle traditionnelle et la musique cérémonielle moderne (cf. Aperçus sur l'initiation chap.XIX; Cérémonialisme et esthétisme).

5- de l'apparition des "compositeurs" (cfLe Règne de la Quantité et les Signes des Temps, chap. VIII et IX).

6- de "l'originalité" croissante de ces compositeurs, allant de pair avec un attachement souvent maladif à leurs propres systèmes ou formules inlassablement répétées (cet aspect maladif devient de plus en plus flagrant à partir de Schubert, au début de la phase de dissolution du système tonal - il faut dire d’ailleurs, à propos de "systèmes", qu'il fallait bien trouver des solutions à la désagrégation du système tonal...).

7- de la dualité de la raison et de l'émotion, opposées en apparence, complémentaires en réalité (cf. Orient et Occident, chap. II, cité en III, 5). La première devait aboutir à des constructions aussi "abstraites" que possible, n'ayant qu'un minimum de rapport avec la véritable nature des choses (cf. la musique sérielle); la seconde, non seulement à une niaiserie grotesque, mais surtout au déchaînement des forces les plus inférieures.

8- du rôle de la musique dans le morcellement de la chrétienté en nations (on pourrait à cet égard utilement contraster la politique de Charlemagne à celle de Louis XIV), et même dans le schisme protestant.

9- des origines communes du jazz et du pentecôtisme, qui procèdent manifestement d'influences similaires, origines qu'on peut sans doute faire remonter en partie à l'esclavage noir américain, au début de la phase de dissolution de l'époque moderne.

10- Des influences suspectes à l'origine de la musique "pop" (cf. toutes ces histoires bizarres autour de Laurel Canyon).

11- des rapports de la dualité du "rythme (de durées)" et de l'"harmonie (des intervalles)" avec les diverses dualités cosmiques.

12- du symbolisme microcosmique et macrocosmique des instruments de musique. De leur relation avec le pôle substantiel de la manifestation, à quelque degré que ce soit (cf. leur rôle dans les mythes). Des instruments à vent, du souffle vital et de Pan; des instruments à cordes, des rapports géométriques et d’Apollon (cette dualité est peut-être à rapprocher de la note précédente).

13- de la création par le Verbe et des différentes modalités du son: non-manifesté, informel, subtil et grossier (cf. Verbum, Lux et Vita dans les Aperçus sur l'Initiation)

14- du rapport de la musique avec les autres sciences traditionnelles (cf. L'ésotérisme de Dante, fin du chapitre II)

15- du chapitre sur l'influence allemande supprimé de l' Introduction générale à l' étude des doctrines hindoues.

16- du rapport entre le chapitre X de Le Règne de la Quantité et Les signes des Temps, sur les statistiques, et la musique d'un Xénakis.

17- du rapport entre l'agitation, l'instabilité, le déséquilibre mental des hommes d'aujourd'hui avec la "pollution" sonore et le déséquilibre de la musique elle-même.

18- de la cérémonie pseudo-rituelle du "concert" : salle sombre, saluts, applaudissements.. (cf. note 4)

19- du "génie" et du culte des "grands hommes" (cf. le ch.V de La crise du monde moderneL'initiation et les métiers dans les comptes rendus de la première partie; voir aussi ce qui est dit des "éléments psychiques préalablement élaborés et développés par d’autres individualités", à propos des enfants prodiges, dans L'erreur spirite; et puis "L'être et le milieu" dans La Grande Triade).

20- de l'inanité du pseudo-savoir tout superficiel de maints mélomanes "cultivés" (cf. Aperçus sur l'initiation, chap. XXXIII)

21- de la musique en tant qu'expression de la corrélation existant entre les modifications de l'ordre humain et de l'ordre cosmique (cf. le premier compte rendu de la première partie); correspondant à ces modifications: en Chine, les changements dynastiques, correspondant aux cycles cosmiques, et apportant des changements dans la musique; en Inde, la correspondance entre les râgas et les différents moments de la journée...

22- du rapport de la musique moderne en général avec l'élément sentimental ou émotif du psychisme humain (cf. La hiérarchie des facultés individuelles, dans Les états multiples de l'être), et de son rôle à cet égard au cinéma.

23- de la vocation (cf;  L'initiation et les métiers dans les comptes rendus de la première partie, ainsi que La glorification du travail, entre autre).

24- de ceci, convenablement transposé : "bien des gens qui se croient très éloignés du spiritisme et du « néo-spiritualisme » sont cependant contaminés par les absurdités qui émanent de ces milieux ; cette propagande indirecte est peut-être la plus malfaisante de toutes, parce qu’elle est celle qui assure la plus grande diffusion aux théories en question, en les présentant sous une forme agréable et séduisante, et parce qu’elle n’éveille guère la méfiance du grand public, qui ne va pas au fond des choses et ne soupçonne pas qu’il y a, derrière ce qu’il voit, tout un « monde souterrain » dont les ramifications s’étendent de toutes parts en s’enchevêtrant de mille manières diverses." (L'erreur spirite, ch.XIII)


25- de textes comme ceux-ci (qui sont à mettre en relation avec la note 21) : 


"Il est à redouter que le passage à un nouveau genre musical ne mette tout en danger. Jamais en effet on ne porte atteinte aux formes de la musique sans ébranler les plus grandes lois de la cité, comme dit Damon, je le crois." (Socrate, dans La République de Platon, étant bien entendu qu'à vrai dire, ce que Platon appelle "musique" n'est pas vraiment ce que nous dénommons simplement ainsi ; cf. Coomaraswamy)

"Les anciens rois, quand ils ont réglé les rites et la musique, n’ont pas cherché à combler les désirs de la bouche, du ventre, de l’oreille et des yeux ; ils ont voulu enseigner au peuple les justes affections comme les justes haines, et le remettre dans le droit chemin." (tradition chinoise)

26- Du caractère superficiel du phénomène des harmoniques, auquel on pourrait peut-être, pour lui restituer sa signification symbolique, adjoindre la théorie inverse des "sous-harmoniques", les premières correspondant au dièse et à "l'apparent", les secondes au bémol et au "caché". On pourrait peut-être encore y voir une sorte d'image sonore du passage de l'unité à la multiplicité. Mais la musique n'étant pas un art "statique", il n'y a pas de quoi fonder une théorie musicale là-dessus.

27- De la musique Jazz en tant que cycle reproduisant à son échelle les deux phases de solidification et de dissolution caractéristiques du cycle de la musique moderne toute entière, la "solidification" ayant abouti aux grands orchestres "classiques", et celle de la dissolution au free jazz. Peut-être y a-t-il d'ailleurs quelque chose de semblable dans le Rock.


Au lecteur de continuer...

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