Extraits divers (comptes rendus et lettres)

"[...] Dans La théorie hindoue de l’expression musicale (n° de décembre 1944), M. Daniélou, après avoir expliqué l’incompatibilité d’ordre technique qui existe entre la musique modale et la musique harmonique, donne un aperçu des effets qui peuvent être obtenus par la première, y compris son application thérapeutique. « Comme toutes les sciences hindoues, la science musicale est essentiellement l’application au monde des sons d’une théorie métaphysique des nombres et de leurs correspondances ; la théorie musicale hindoue n’est expérimentale que dans ses limitations, jamais dans ses principes ». Viennent ensuite quelques considérations particulièrement dignes de remarque sur la « spirale des sons » et la théorie des shrutis, ainsi que sur le principe des correspondances, par l’utilisation duquel « la science hindoue des sons dépasse de beaucoup la science moderne ». [...]" (Compte rendu de la revue France-Orient)

"L’auteur insiste très justement sur le fait que « l’élément vital de la musique est le rythme » et sur l’incompréhension des Occidentaux modernes à cet égard, incompréhension qui d’ailleurs, ajoutons-le, ne se limite pas au cas du seul rythme musical. Nous ne pouvons examiner ici les développements plus proprement « techniques » du sujet ; mais nous devons exprimer le regret qu’aucune distinction ne semble être faite entre les rythmes à effets bénéfiques et maléfiques (certaine musique nègre est un exemple particulièrement « actuel » de ces derniers), et aussi qu’on veuille ramener toute l’action du son à un point de vue simplement « magique », qui ne saurait répondre qu’à une des applications les plus inférieures de la « science du rythme ». [...]" (Compte rendu de Magie sonore, d'Hélène de Callias)

"Pour ce qui est de l’autre tableau dont je vous ai parlé, quelqu’en soit l’auteur, tout ce que je puis y distinguer est l’indication d’une correspondance de certains éléments musicaux avec les différents moments de la journée (comme dans la musique hindoue), et aussi quelque chose qui, par une relation entre ces mêmes éléments et les tempéraments humains, paraît avoir un rapport possible avec les effets thérapeutiques de la musique. Je sais que tout cela a existé en effet dans la musique arabe, mais ici c’est bien oublié actuellement ; ces choses se seraient-elles mieux conservées dans certaines régions plus ou moins reculée comme le Soudan ? [...]" (lettre du 15 décembre 1947 à Théodore Monod)"

"Pour votre question relative au symbolisme musical, on pourrait objecter la part de
sentimentalité qui vient à peu près inévitablement se mêler à ce que la musique
exprime ou suggère ; mais je dois dire pourtant que cette objection ne vaut que contre
la musique occidentale moderne, dans laquelle il y a certainement quelque chose de
"faussé". Sans avoir la prétention d’y connaître quoi que ce soit, je dois dire qu’il
m’est à peu près impossible d’y trouver un rythme vrai, tandis que celui-ci se sent
immédiatement dans la musique orientale.


La véritable musique, celle qui peut jouer valablement le rôle que vous envisagez,
est en réalité purement mathématique; cela n’est donc pas si loin du symbolisme
géométrique, et ce ne sont que deux formes d’expression reposant sur une même
base.


D’ailleurs, il ne faut pas oublier que tout ce qui se rapporte au symbolisme
authentique est "science exacte", au sens le plus rigoureux de cette expression, et ne
laisse pas la moindre place à la "fantaisie" ou à la "rêverie" ; et il ne saurait en être
autrement dès lors que le symbolisme n’est en aucune façon le produit d’une
invention humaine." (lettre du 15 juillet 1933)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.